1904 – 1989 Hans Hartung
« Lorsque j’avais entre huit et douze ans, j’étais passionné d’astronomie. Je cherchais à dessiner des éclairs. »
Figure emblématique de l’art informel et acteur marquant de l’abstraction, Hans Hartung est un peintre français d’origine allemande. Artiste à la vocation précoce, il a travaillé toute sa vie avec des formes informelles, mêlant abstraction gestuelle et lyrique à d’incessantes innovations techniques.
Si l’apparente spontanéité semble guider l’abstraction de la peinture d’Hans Hartung, le rationalisme a radicalement inspiré le style de l’artiste. En effet, on retrouve dans son art une relation intime entre mathématiques et esthétique qui fait qu’on ne peut pas totalement comprendre sa peinture sans en avoir saisi sa part de rationnel. Grâce à la méthode de mise au carreau par exemple, il parvient à reproduire méticuleusement sur des toiles de grand format ses créations abstraites exécutées spontanément sur papier et cette technique marquera son œuvre des années 30 à la fin des années 50.
Établi à Paris en 1932, il rencontre Kandinsky, Mondrian, Miró et Calder avant d’interrompre sa carrière artistique pour s’engager dans la légion étrangère et combattre le régime nazi de son pays en pleine seconde guerre mondiale. Il rentre à Paris grièvement blessé en 1945 et obtient la nationalité française. Il poursuit alors son œuvre interrompue et participe à de nombreuses expositions importantes à Paris, Bruxelles, Munich et Bâle.
En 1960, au sommet de sa reconnaissance internationale, il remporte le grand prix international de peinture à la Biennale de Venise et opère un tournant décisif dans la pratique de son art. Oubliant la technique du report, il improvise désormais sur des supports nouveaux comme les peintures vinyles et acryliques à séchage rapide qu’il mêle aux techniques de grattage et de pulvérisation. À cette époque, il griffonne des séries de stries sur des couleurs monochromes et ajoute à la qualité plastique une qualité calligraphique.
Marié deux fois à l’artiste norvégienne Anna-Eva Bergman, le couple installe à Antibes sa villa-atelier dans les années 60, conçue pour que chacun puisse y travailler dans des conditions optimales au cœur d’une oliveraie de plus de 2 hectares. Hans Hartung y meurt en 1989 sans jamais avoir cessé de créer.