1935 Ben
Ben, de son vrai nom Benjamin Vautier, est un artiste qui appartient au groupe Fluxus, proche du mouvement Lettriste et qui s’inscrit dans un contexte post-duchampien. Artiste majeur du XXe siècle, il est reconnu pour ses écritures, ses performances et ses installations.
À la fin des années 1950, Ben ouvre à Nice une petite boutique où l’on trouve toutes sortes d’objets hétéroclites et de disques d’occasion. Là, se retrouvent César, Arman, Martial, Raysse ou encore Yves Klein, un groupe d’artistes qui formera bientôt ce qu’on appellera l’École de Nice. Ce mouvement artistique nouveau, anticonformiste et d’avant-garde attire de nombreux artistes. Séduit par l’idée que « l’art doit être nouveau et apporter un choc » et admirateur d’Isidore Isou qui posera les bases du Lettrisme, Ben peint des écritures et s’essaie à la peinture lettriste. Ces mots questionnent sur le monde de l’art, sur l’ego, le doute, la mort, le sexe, l’argent, … Son travail s’articule autour de l’art de l’idée et donne matière à penser, à sourire. Reproduit sur divers supports principalement à destination des étudiants, son art devient rapidement populaire et il est largement diffusé.
En 1959, Ben commence ses signatures. Il signe alors les passants, ses amis, sa propre fille de 3 mois, mais aussi des objets. Selon lui, tout est art, alors, pour relier l’art à la vie, pourquoi ne pas signer tout ce qu’il trouve. Mais c’est aussi le concept d’ego que Ben développe ici allant jusqu’à réaliser des tableaux n’affichant que sa propre signature. C’est aussi au début des années 60 qu’il rejoint le groupe Fluxus, un mouvement d’art contemporain qui touche aux arts visuels, à la musique ou à littérature et Ben publie alors de nombreux textes, réalise de nombreuses performances. Très impliqué dans le monde de l’art, il organise des rencontres et des expositions avec de jeunes artistes. C’est ainsi qu’il baptisera la Figuration libre dans les années 80, en présentant le travail de Robert Combas, d’Hervé Di Rosa et des nombreux artistes du mouvement naissant. Établi depuis les années 50 sur la colline niçoise de Saint Pancrace, c’est là qu’il vit et travaille encore aujourd’hui. Ses œuvres sont, elles, exposées dans les plus grands musées du monde.